- oultrage
- Oultrage, C'est oultrepasse de la raison et du debvoir, Exces soit de fait ou de parole, et vient de oultre, vltra, estant de semblable terminaison françoise, à dommage, passage, gaignage et autres tels, car de le tirer de ces deux mots Latins vltra agere, il n'y a propos aucun. Il se prent le plus communément en mauvaise part et pour delict, forfait, et vilain cas, injure et felonnie, comme, Vous m'avez guerroyé à tort et par moult grand oultrage. Item, Je ne vous demande rien d'oultrage, c'est à dire, rien qui soit injuste et desraisonnable. Et quelque fois en bonne part, comme, Elle est belle voirement, mais il n'y a rien d'oultrage, c'est à dire, en sa beauté n'y a rien qui oultrepasse la deuë et raisonnable beauté d'une femme.Oultrage et parole de despris, Contumelia, Inuectio.Oultrage et cruauté, Atrocitas, Importunitas.Dire à quelqu'un oultrage, Alicui insultare, Verbis male accipere, Conferre, omnia maledicta in aliquem, Contumelia afficere, Contumeliam dicere, Verborum contumeliis aliquem lacerare.Endurer et escouter oultrage, Aures conuitiis praebere.Se laisser dire oultrage en son nez, Os ad male audiendum praebere.Suyvre aucun en luy disant oultrages, Aliquem dictis prosequi.Faire oultrage, Contumeliam facere, Violare.Importuner quelqu'un de force d'oultrages, Vexare aliquem maledictis.Recevoir oultrage de parole, Contumeliam accipere in se.Venger l'outrage qu'on a fait à quelqu'un, Defendere iniuriam alicuius.Qu'il punisse ou venge les outrages dits contre l'Empereur, Vt contumeliarum in imperatorem cum suo auxilio poenas petat.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.